Le Cameroun a récemment annoncé sa vision audacieuse visant à augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à 25% d’ici 2035. Le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a présenté cette stratégie lors du Forum sur la vulgarisation des énergies renouvelables au Cameroun. Actuellement, les énergies renouvelables ne représentent que moins de 5% du mix électrique du pays, malgré les efforts déployés. Cet article examinera les détails de la stratégie du gouvernement camerounais, mettant l’accent sur le développement de mini-centrales hydroélectriques et la promotion de l’énergie solaire photovoltaïque.

Le développement de mini-centrales hydroélectriques
La première composante de la stratégie du Cameroun repose sur le développement de 50 mini-centrales hydroélectriques. Bien que les détails financiers globaux n’aient pas été divulgués, un projet pilote d’une capacité de 1,4 MW, extensible à 2,8 MW, a été inauguré en 2021. Ce projet à Mbakaou Carrière a été partiellement financé par un prêt de 1,5 milliard de FCFA de la BGFI Bank. Pour atteindre l’objectif de 50 mini-centrales hydroélectriques, des financements supplémentaires devront être mobilisés au cours des 10 prochaines années.

Promotion de l’énergie solaire photovoltaïque
La deuxième composante de la stratégie vise à promouvoir l’énergie solaire photovoltaïque au Cameroun. Dans le cadre de la production centralisée, deux centrales solaires d’une capacité cumulée de 30 MW ont déjà été créées à Maroua et Guider grâce à la collaboration avec la société norvégienne Scatec. Scatec, avec le soutien financier de la Société financière internationale, prévoit également de développer deux autres projets solaires d’une capacité de 25 à 30 MW chacun dans les régions septentrionales du pays.

En outre, la stratégie comprend des solutions hors réseau, avec plus de 360 mini-centrales solaires photovoltaïques déjà construites dans les zones rurales, portant le taux d’accès à l’électricité à environ 40% en 2023. De plus, près de 1 000 installations domestiques ont été réalisées par des acteurs privés dans le cadre du programme. Une dernière composante, le Solar Net Metering, permettra aux consommateurs de compenser partiellement leur consommation grâce à la production d’énergie solaire, en se connectant au réseau électrique conventionnel.

Défis et perspectives
La mise en œuvre de cette stratégie ambitieuse ne sera pas sans défis. La mobilisation de financements supplémentaires pour la construction des 44 mini-centrales hydroélectriques restantes sera un aspect crucial. De plus, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour renforcer l’expertise locale et promouvoir la recherche et le développement dans le domaine des énergies renouvelables.

Cependant, la stratégie offre également d’énormes perspectives de développement socio-économique pour le Cameroun. L’augmentation de la capacité d’énergie renouvelable créera des emplois locaux, réduira la dépendance aux combustibles fossiles importés et contribuera à la lutte contre le changement climatique. De plus, l’accès accru à l’électricité dans les zones rurales améliorera les conditions de vie des communautés et favorisera le développement économique.

Le Cameroun se fixe des objectifs ambitieux pour augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. La stratégie du gouvernement, axée sur le développement de mini-centrales hydroélectriques et la promotion de l’énergie solaire photovoltaïque, vise à installer 1 500 MW d’énergie renouvelable d’ici 2035. Bien que des défis subsistent, la mise en œuvre de cette stratégie offrirades avantages significatifs en termes de développement durable, de création d’emplois et d’amélioration de l’accès à l’électricité dans tout le pays. Avec des investissements adéquats et un engagement continu, le Cameroun est sur la voie d’une transition énergétique réussie vers un avenir plus propre et plus durable.

Emmanuel Ekouli

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