Maurice Kamto fait une sortie musclée dont voici une synthèse. Dans un contexte de défis économiques de plus en plus pressants, le Cameroun se retrouve à la croisée des chemins. L’ambition de croissance exprimée dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) ne semble pas se réaliser comme prévu. Les projections économiques pour 2024 et 2025 indiquent une croissance de seulement 3,4 % et 3,9 %, en deçà des attentes, ce qui témoigne d’une économie qui peine à trouver un élan durable.

Un budget sous tension

Les finances publiques sont sous forte pression. Les déficits budgétaires, en hausse, mettent en péril la viabilité de l’économie, obligeant le pays à emprunter davantage, principalement auprès des bailleurs internationaux. Cette dépendance accrue à l’endettement entraîne une augmentation de la dette publique, qui devient un véritable fardeau pour l’État. Le président Maurice Kamto a récemment déclaré que sans une révision des stratégies budgétaires, la soutenabilité financière du Cameroun serait menacée.

Pour faire face à cette situation, le gouvernement est appelé à adopter des mesures de contrôle des dépenses publiques tout en maximisant les recettes. Cependant, le déficit reste un obstacle majeur, nécessitant une révision globale de la gestion budgétaire.

En dépit des efforts pour stimuler l’économie, la pauvreté et le chômage continuent de croître. La croissance actuelle, loin d’être inclusive, ne profite pas suffisamment aux populations, laissant de nombreux Camerounais dans une situation de précarité. Les disparités sociales se creusent, et l’impact de la crise économique est de plus en plus visible dans le quotidien des citoyens. Maurice Kamto insiste sur l’importance d’une croissance qui crée des opportunités pour tous et contribue à la réduction des inégalités sociales.

Le Cameroun, pays riche en ressources naturelles, notamment dans le secteur des hydrocarbures, ne semble pas tirer parti de ce potentiel pour renforcer son développement économique. Les revenus issus de l’exploitation de ces ressources restent insuffisants pour soutenir une croissance significative. Le manque de transparence et d’efficacité dans la gestion de ces revenus est souvent pointé du doigt. Pour Maurice Kamto, il est essentiel de réformer le secteur des ressources naturelles afin de canaliser ces fonds vers des projets de développement structurel.

Un appel aux réformes

Face à ces constats, Maurice Kamto appelle à une refonte des politiques économiques et budgétaires. Selon lui, sans des réformes substantielles, le Cameroun risque de s’enliser dans une crise économique durable, avec des répercussions profondes sur le plan social. Les priorités devraient inclure la gestion rigoureuse de la dette, le soutien à l’investissement productif, et la création de programmes sociaux pour accompagner les populations les plus vulnérables.

La situation économique du Cameroun révèle des faiblesses structurelles nécessitant des actions immédiates. Si le pays souhaite atteindre ses objectifs de développement, il lui faudra adopter des réformes courageuses, en vue de stabiliser ses finances et de relancer sa croissance. Ce n’est qu’à cette condition que le Cameroun pourra offrir à ses citoyens des perspectives d’avenir meilleures et plus stables.

Tschiaben Nang Mboutni

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