L’argent, une ressource abondante mais mal exploitée au pays de Paul Biya et d’Atanga Nji.
Au cœur du débat économique actuel au Cameroun se trouve une réalité indéniable : l’argent existe bel et bien. Avec un budget de plus de 7000 milliards pour l’année 2025, les ressources financières ne manquent pas. Cependant, la façon dont cet argent est orienté et utilisé soulève des préoccupations majeures quant à son impact réel sur le développement du pays.
Un déséquilibre flagrant dans l’allocation des ressources
Selon les chiffres officiels, près de 70% de ce budget colossal est alloué au fonctionnement, englobant les salaires, les dépenses liées aux véhicules, aux missions, aux séminaires, à l’alimentation, au carburant, entre autres. Ce déséquilibre laisse seulement 30% des fonds disponibles pour des investissements concrets, essentiels pour stimuler la croissance économique et améliorer les conditions de vie des citoyens.
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Des investissements inefficaces et des marchés attribués par favoritisme
Cependant, même cette partie allouée à l’investissement est entachée par des pratiques douteuses. En 2023, le taux de réalisation des projets d’investissement était inférieur à 45%, en grande partie en raison de l’attribution des marchés à des proches incapables de les exécuter. Cette complaisance et ce favoritisme minent les efforts visant à dynamiser l’économie et à créer des opportunités pour tous.
Les appels à une redistribution plus équitable des ressources
Les experts en économie soulignent que pour que le visage du Cameroun change véritablement, il est impératif d’augmenter la part des investissements à au moins 40 voire 45% du budget total. Cette répartition plus équilibrée permettrait de catalyser la croissance économique, de créer des emplois durables et de renforcer les infrastructures essentielles pour le développement du pays. Les citoyens sont conscients de ces enjeux cruciaux, mais la question demeure : où les décideurs placeront-ils leurs priorités, entre l’intérêt collectif et les intérêts individuels ?
L’argent ne fait pas défaut au Cameroun, mais sa gestion inadéquate et son utilisation inefficace entravent le potentiel de croissance et de prospérité du pays. Il est plus que jamais nécessaire de réorienter les priorités budgétaires vers des investissements productifs et transparents, afin de construire un avenir meilleur pour tous les Camerounais.
Emmanuel Ekouli