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Dans un contexte politique déjà tendu, les propos d’Elimbi Lobe, homme politique camerounais connu pour ses prises de position controversées, continuent de susciter l’indignation. Hier dimanche, sur les ondes de Info TV, il a une fois de plus choqué l’opinion publique en qualifiant Ernest Ouandié, figure emblématique de l’indépendance du Cameroun, de “bandit”. Une déclaration qui s’inscrit dans une longue série de sorties médiatiques où Lobe prône un discours ouvertement communautariste, visant particulièrement les Bamilékés.
Un discours incendiaire
Elimbi Lobe a fait du communautarisme son credo. Hier, il a nié avec véhémence l’existence d’un génocide des Bamilékés pendant la période des indépendances, affirmant que “la France n’a commis aucun génocide au Cameroun”. Une déclaration qui heurte de plein fouet la mémoire collective et les travaux des historiens qui ont documenté les violences de cette époque. Pire encore, il a osé qualifier Ernest Ouandié, héros de l’indépendance, de “bandit qui a volé les terres dans le Moungo”. Des propos qui minimisent non seulement le rôle historique d’Ouandié, mais qui attisent également les tensions communautaires.
Une stratégie politique dangereuse
Les interventions d’Elimbi Lobe ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans une stratégie politique claire : diviser pour mieux régner. En s’attaquant systématiquement aux Bamilékés, il cherche à mobiliser une base électorale en exploitant les peurs et les préjugés. Ce discours, loin d’être anodin, menace la cohésion sociale d’un pays déjà fragilisé par des clivages ethniques et régionaux. En niant les souffrances passées et en diabolisant une communauté, Lobe contribue à la polarisation de la société camerounaise.
Les réactions ne se font pas attendre
Les propos tenus hier sur Info TV ont immédiatement suscité une vague de réactions indignées sur les réseaux sociaux et dans les milieux politiques. Plusieurs personnalités ont condamné ces déclarations, rappelant que le rôle d’un homme politique est de rassembler, et non de diviser. Ernest Ouandié, rappelons-le, est une figure respectée pour son combat pour l’indépendance du Cameroun. Le réduire à un “bandit” est non seulement une insulte à sa mémoire, mais aussi une réécriture dangereuse de l’histoire.
Un appel à la responsabilité
Il est urgent que les autorités politiques et les leaders d’opinion prennent leurs responsabilités face aux dérives d’Elimbi Lobe. Le communautarisme qu’il prône est un poison pour la démocratie et la paix sociale. Les médias, de leur côté, doivent éviter de donner une tribune à des discours haineux qui ne font qu’envenimer les tensions.
Les propos d’Elimbi Lobe ne sont pas seulement choquants ; ils sont dangereux. Ils rappellent l’importance de défendre une mémoire collective inclusive et de promouvoir un discours politique qui unit plutôt qu’il ne divise. Le Cameroun mérite mieux que des polémiques stériles et des discours de haine. Il est temps de tourner la page du communautarisme et de construire un avenir fondé sur le respect et la reconnaissance de toutes les composantes de la nation.
Emmanuel Ekouli