
L’affaire du décès de la petite Iris Victoria MOUSSA MEMOUSSA, fille du Directeur Général de la Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER), prend une tournure dramatique avec les récentes révélations de l’autopsie. Initialement présenté comme une noyade accidentelle dans la piscine familiale du quartier huppé de Bastos, le décès de l’enfant est désormais considéré comme un meurtre savamment dissimulé. Les conclusions médico-légales, rendues publiques hier dimanche 23 février 2025, ont mis en lumière des éléments accablants qui contredisent la thèse initiale et pointent du doigt le personnel de maison.
Une noyade qui n’en était pas une
Les premières informations faisaient état d’une noyade survenue dans la piscine de la résidence familiale. Cependant, l’autopsie réalisée sous la supervision des plus hautes autorités judiciaires a révélé que la petite Iris Victoria n’avait aucune trace d’eau dans ses poumons, écartant ainsi la thèse de la noyade. Les médecins légistes ont également découvert une fracture à l’arrière du crâne de l’enfant, ainsi qu’une blessure profonde de deux centimètres sur le front, causée par un coup violent. Ces éléments indiquent que l’enfant a été victime d’un acte de violence ayant entraîné une perte de conscience immédiate, suivie de son décès.
Les soupçons se portent sur le personnel de maison

Les enquêteurs ont rapidement orienté leurs investigations vers le personnel en charge de la garde de l’enfant. Quatre personnes sont actuellement en garde à vue à la Division Régionale de la Police Judiciaire du Centre à Yaoundé : deux baby-sitters, une ménagère et une cuisinière. Les premières auditions et les éléments recueillis, notamment des conversations téléphoniques et des échanges par messagerie, ont permis de mettre en cause la ménagère. Selon les informations recueillies, cette dernière aurait frappé l’enfant à l’aide de son téléphone portable de marque Tecno, provoquant la blessure mortelle au front. Constatant que l’enfant était tombée inconsciente, elle aurait délibérément décidé de la plonger dans la piscine pour maquiller le crime en noyade.
Une complicité troublante
L’enquête a également révélé que la présumée coupable aurait sollicité l’aide de l’une de ses collègues pour propager la thèse de la noyade. Cette dernière, bien que non directement impliquée dans l’acte violent, aurait gardé le silence, devenant ainsi complice du crime. Cette complicité soulève des questions troublantes sur l’éthique et la conscience professionnelle des personnels de maison, souvent chargés de la sécurité et du bien-être des enfants dans les foyers.
Un drame qui relance le débat sur les crimes domestiques
Cette affaire met en lumière un problème récurrent mais souvent occulté : les crimes commis au sein des foyers par des personnels de maison, dont les circonstances ne sont pas toujours élucidées. Le cas d’Iris Victoria MOUSSA MEMOUSSA rappelle tristement que de nombreux crimes domestiques restent impunis, faute d’enquêtes approfondies ou de preuves suffisantes. Les autorités judiciaires ont promis de poursuivre les investigations pour établir les responsabilités de chacun et garantir que justice soit rendue.
Une famille en deuil, une nation sous le choc
La petite Iris Victoria sera inhumée ce lundi 24 février 2025 à Bertoua, dans l’est du Cameroun, en présence de sa famille et de ses proches. Ce drame a plongé la nation tout entière dans une profonde tristesse, suscitant une vague d’indignation et d’émotion sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les Camerounais réclament justice pour l’enfant et espèrent que cette affaire servira de catalyseur pour renforcer les mesures de protection des enfants et améliorer la régulation du secteur des employés de maison.
Une affaire à suivre
Alors que les enquêtes se poursuivent, cette affaire reste au cœur de l’actualité judiciaire et sociale au Cameroun. Les prochains développements permettront de déterminer les responsabilités exactes et de comprendre comment un tel drame a pu se produire au sein d’une résidence supposée sécurisée. En attendant, la mémoire d’Iris Victoria MOUSSA MEMOUSSA reste gravée dans les cœurs, rappelant à tous l’importance de la vigilance et de la protection des plus vulnérables.
Emmanuel Ekouli