Par La Voix du Centre – Publié le 16 mai 2025

Chef de l’Église catholique, souverain de l’État du Vatican et guide spirituel de plus d’un milliard de fidèles, le pape Léon XIV, élu le 8 mai dernier, incarne une fonction aussi prestigieuse qu’exigeante. Mais contrairement aux dirigeants politiques ou aux grands patrons, le souverain pontife ne perçoit pas de salaire. Comment est-il alors financé ? Quels moyens matériels lui sont alloués pour mener à bien sa mission ?

Pas de fiche de paie pour le successeur de Pierre

Contrairement à une idée reçue, le pape ne touche aucun salaire. La Nonciature Apostolique – l’ambassade du Vatican – l’a confirmé à plusieurs reprises : « Le pape ne perçoit aucune rémunération fixe ». Son prédécesseur, le pape François, l’avait lui-même expliqué dans un échange avec des personnes démunies, retranscrit dans l’ouvrage Des pauvres au pape, du pape au monde : « Je ne gagne rien. Rien de rien. On me nourrit, et si j’ai besoin de quelque chose, je demande. »

Une situation qui contraste avec celle des cardinaux, qui perçoivent un traitement mensuel (estimé entre 4 000 et 5 000 euros) pour leurs fonctions au sein de la Curie romaine. Le pape, lui, ne reçoit ni indemnité, ni retraite, bien qu’il puisse bénéficier d’une prise en charge intégrale de ses besoins par le Vatican.

Des frais entièrement couverts par le Saint-Siège

Si le pape ne dispose pas de revenus personnels, l’Église catholique et l’État du Vatican assurent la totalité de ses dépenses : logement, nourriture, déplacements, sécurité, santé et frais de représentation.

  • Résidence : Léon XIV vit dans la Domus Sanctæ Marthæ, une résidence fonctionnelle au Vatican, bien que l’appartement pontifical des palais apostoliques reste à sa disposition.
  • Transport : Il utilise une voiture blindée, souvent une Mercedes ou une Renault, et peut voyager en avion via les vols spéciaux d’Alitalia ou d’autres compagnies partenaires.
  • Sécurité : Sa protection est assurée par la Gendarmerie vaticane et la Garde suisse.
  • Santé : Les soins médicaux sont pris en charge par le Policlinico Gemelli, l’hôpital universitaire romain où les papes sont traditionnellement soignés.

Des cadeaux… souvent revendus au profit des pauvres

L’une des particularités des finances pontificales réside dans la gestion des dons et cadeaux reçus par le pape. Bijoux, œuvres d’art, objets précieux – tout est systématiquement évalué puis revendu, et les sommes récoltées sont redistribuées à des œuvres caritatives.

Le pape François avait instauré cette pratique, et Léon XIV devrait poursuivre dans cette voie. En 2023, par exemple, la vente d’un luxueux cadeau offert par un milliardaire avait permis de financer un programme d’aide aux réfugiés.

Les droits d’auteur, seule source de revenus personnels ?

Si le Vatican subvient aux besoins du pape, ce dernier peut néanmoins toucher des droits d’auteur pour ses écrits. Benoît XVI et François ont ainsi publié des livres dont les revenus leur étaient directement versés. Cependant, ces sommes sont généralement réinvesties dans des œuvres sociales ou reversées à des diocèses dans le besoin.

Léon XIV, connu pour ses travaux théologiques avant son élection, pourrait lui aussi publier des ouvrages, mais il est peu probable qu’il en conserve les bénéfices pour son usage personnel.

Un budget humanitaire discrétionnaire

En tant que chef de l’État du Vatican, le pape dispose d’un fonds spécial pour les urgences humanitaires. Ce budget, géré par l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA), lui permet d’intervenir rapidement en cas de catastrophes naturelles, de guerres ou de crises sanitaires.

En 2024, par exemple, François avait débloqué plusieurs millions d’euros pour l’aide aux victimes du séisme en Turquie et en Syrie. Léon XIV, dont les premières déclarations ont insisté sur la charité et la solidarité, devrait maintenir cette tradition.

Un style de vie simple, mais pas austère

Si les papes modernes ont renoncé aux fastes d’autrefois (comme la tiare en or), ils ne vivent pas dans l’austérité totale. Le Vatican offre un cadre de vie digne mais sobre, conforme à la mission spirituelle du pontife.

Léon XIV, réputé pour sa modestie, devrait suivre l’exemple de François en privilégiant la simplicité : pas de voiture de luxe, pas de dépenses somptuaires, mais une attention constante aux plus démunis.

Un pontificat sans enrichissement personnel

Contrairement aux dirigeants politiques ou aux grands patrons, le pape ne cherche pas à accumuler une fortune. Ses “revenus” sont inexistants en tant que tels, mais les moyens mis à sa disposition lui permettent d’exercer pleinement son rôle.

Pour Léon XIV, comme pour ses prédécesseurs, la vraie richesse ne se mesure pas en euros, mais en actions caritatives et en influence spirituelle. Une leçon d’humilité dans un monde souvent obsédé par l’argent.

Emmanuel Ekouli

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