Bruno Bidjang, un journaliste camerounais, se retrouve confronté à un procès prolongé et risque une peine maximale de trois ans de prison pour “propagation de fausse nouvelle”. Malgré avoir plaidé coupable et présenté des excuses publiques, il ne semble pas bénéficier de la clémence des juges. Cette affaire soulève des interrogations sur la nature de l’accusation et sur les limites de la liberté d’expression dans le pays. Le journaliste Christophe Bobiokono révèle les curiosités entourant cette affaire.
Les faits à l’origine de la procédure judiciaire remontent au 2 février 2024, lorsque Bruno Bidjang publie une vidéo sur TikTok. Dans cette vidéo, il déclare que le peuple camerounais est davantage intéressé par des questions bien organisées plutôt que par les questions essentielles. Selon l’accusation, cette déclaration constitue une “propagation de fausse nouvelle”, en vertu de l’article 113 du code pénal camerounais.
Les questions soulevées
Le procès de Bruno Bidjang présente plusieurs zones d’ombre. Tout d’abord, il est difficile de déterminer en quoi la déclaration de Bidjang constitue une “nouvelle mensongère”. De plus, il n’est pas clair à quelle(s) autorité(s) publique(s) cette déclaration pourrait nuire et en quoi elle pourrait affecter la cohésion nationale. Ces questions restent sans réponse et suscitent l’étonnement des observateurs extérieurs à la procédure.
Le déroulement du procès
Malgré sa déclaration de culpabilité et ses excuses publiques, Bruno Bidjang voit son procès s’éterniser de manière anormale. Il subit déjà deux renvois et attend les réquisitions finales du ministère public ainsi que la vérification de son casier judiciaire. Cette prolongation du procès soulève des interrogations quant à l’équité et à la transparence de la procédure.
La liberté d’expression mise en question
L’affaire Bruno Bidjang met en exergue les limites de la liberté d’expression au Cameroun. Alors même que le président de la République, Paul Biya, avait déclaré que personne ne serait inquiété pour ses opinions, le journaliste se retrouve poursuivi pour avoir exprimé son point de vue. Cela soulève des préoccupations quant à la protection des droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression, dans le pays.
L’affaire Bruno Bidjang révèle un procès ambigu et prolongé, mettant en évidence les limites de la liberté d’expression au Cameroun. Malgré avoir plaidé coupable et présenté des excuses publiques, le journaliste risque une peine maximale de trois ans de prison pour “propagation de fausse nouvelle”. Cette affaire soulève des interrogations quant à la nature de l’accusation et à l’équité de la procédure judiciaire. Elle met également en lumière les défis auxquels est confrontée la liberté d’expression dans le pays.
Emmanuel Ekouli