Les Archives d’Afrique connaissent,
depuis plus d’un demi-siècle, une
désorganisation excessive, à la fois
intellectuelle et matérielle, comme un
facteur de risque pour un eondrement
graduel et sans appel de l’accumulation
à outrance des fonds d’archives en
sourance dans le continent , à telle
enseigne qu’il serait gênant d’attester
que ces papiers sont cependant tenus,
dit-on, par le Cia et l’Unesco, pour un
bien culturel commun à tous les
humains !
.Les Archives d’Afrique peinent à retrouver
localement, au sein des administrations
vivantes, le même quota d’importance
utilitaire à la frontière de celui qui leur est
dû, de bon gré dans les pays occidentaux. Il
est opportun de chercher à renverser tout
obstacle gênant à dessein de faire asseoir
sur place, le crédits des archives en tant
qu’une jugeote dédiée en renfort aux
autorités administratives en charge du sort
parfait des dossiers en cours sur les a$aires
publiques ou privées, et que ce rayon de
soleil devienne e$ectif grâce à la pratique
routinière du préarchivage.
Par conséquent, il y a matière à augurer
que le fort taux avéré du désintéressement
longtemps a$iché par l’autorité africaine à
l’endroit d’un service des archives inscrit
dans les arcanes du mécanisme de
fonctionnement e$icace d’un organisme,
connaitra progressivement un sérieux
regain d’intérêt chez les supérieurs en
activité, une attention constante qui donne
les gages d’un rachat décisif des Archives
d’Afrique. Là que le bât blesse, c’est que les
commis assermentés souvent titularisés
dans ledit service y demeurent inactifs,
défaillants, incompétents autrement dit,
sans aucun rendement qui comble les
espoirs nourris ceci, pour avoir subi
pendant des années, des cours sur des
archives, en tant qu’une documentation
atypique par une coterie d’enseignants
docteurs tout-venant, n’ayant, à ce titre,
outre le permis o$iciel, nulle connaissance
acquise en archivistique, au lieu que les
apprenants soient formés normalement au métier d’archiviste par des professionnels
aguerris, au rebours d’une règle qui
remonte au déluge sans cesse en usage
dans nos murs, par laquelle les « «docteurs
tout-venant » sont d’o$ice des enseignants
dans les instituts supérieurs du pays !
Le Cia et l’Unesco n’y vont pas de main
morte !
Il se trouve que le Cia suspect de faire le
coup d’organisme international aux
Archives d’Afrique, stipule à cet égard, tout
en se cachant derrière son petit doigt, que
c’est plutôt un archivage e$icace en tant
qu’un procédé de classement des archives
historiques, ayant perdu toute utilité, tout
intérêt administratif qui est une
précondition essentielle pour une bonne
gouvernance administrative, sous-entendu,
en Afrique ! Il est ici question de dorer la
pilule aux africains qui ne cessent
d’admettre que les « archives sont de vieux
papiers sans importance ». Il se dégage du
coup et d’une façon évidente que les
Archives d’Afrique restent en carafe sur la
liste o$icielle du patrimoine archivistique
mondial, la Cia et ses alliés en font pattes
de velours dans la certitude de couper de la
sorte, le cas échéant, pieds et jambes aux
témoins muets africains et que les
européens soient tenus pour ceux parmi les rares humains qui ont tout bon, aussi
motivant que cela grati/e leur projet d’avoir
tous les dirigeants africains dans leur
manche ou que ceux-ci cessent d’avoir les
coudées franches Il n’y a point de doute
que le mutisme spéci/que et scandaleux de
l’Unesco et du Cia sur le chantier de la
déperdition des archives d’Afrique, ne
pourra être à l’origine de cette mobilisation
fulgurante et instantanée que ces
organismes de poids déploient chaque fois
que les conditions dé/cientes pour une
saine sauvegarde matérielle des archives
dégénèrent ou frôlent la catastrophe
quelque part en Occident, ils sont à ce titre,
comme dit l’autre, dé/nitivement
indi$érents ou drôlement absents lorsqu’il
s’agit du continent africain, sous couleur de
non-ingérence aux a$aires de la politique
inclusive d’un Etat indépendant, juste pour
démontrer, toute honte bue, que les
Archives d’Afrique ne /gurent pas dans le
chapitre des urgences !. Il convient
d’admettre que le Pr. Cheikh Anta Diop y
avait mis le doigt sur la plaie en stipulant :
«Il faut savoir que l’adversaire vous tue
intellectuellement…avant de vous tuer
physiquement » Le moment ne serait-il pas celui de dire
ouf, en ayant le nez sur le guidon ?
Le sous-développement en Afrique est loin
d’être une absence de potentialité de
ressources naturelles, il est surtout
profondément entrelacé à une défaillance
de brio en lien avec la faculté mentale. Le
peuple africain qui n’arrive pas, en
écrasante majorité, à bousculer les mirages
issus de la piété de résignation, hérités à
l’ère colonial qui perdure, à l’e$et de tenir
la bride haute à l’occident prédateur, à
dessein de sauver la mise à un peuple
continuellement désabusé sinon, accoutumé
à avoir les reins souples en tant qu’une
hantise du climat colonial de phobie
dominante, une ambiance su$isamment
tentaculaire dans les mœurs locales, comme
un barbiturique intimidant qui fascine « une
foule pour qu’elle ne sache pas comment
faire foule ». Cela dit, le natif africain, par
acquis de conscience, comme de juste,
aurait assidûment le vent dans les voiles
pour prendre à tâche de renverser les
barrières du pro/l psychologique du
surhomme issu du portrait du ponant, pour
faire de lui, un simple homme parmi les
hommes. Car cette illusion ne cesse de
toni/er à regret le langage de sommités
chercheuses locales. En face de toute réalité comme celle que publie si bien le Pr.
Kalala Omotunde « Tout ce qui est
important dans l’histoire est en Afrique »,
raison pour laquelle, la déperdition
matérielle des Archives d’Afrique est
préférée parmi les préoccupations tenues à
coeur par le ponant, celles qui lui
permettent de démentir comme de routine
ou indé/niment comme un arracheur de
dents !
Pierre Essomba Mbida,
Archiviste professionnel