Un scandale de détournement de fonds publics éclate au Cameroun, impliquant le ministre des Travaux Publics, Nganou Djoumessi Emmanuel, et le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Les deux ministres sont accusés d’avoir détourné 45 milliards de francs CFA destinés à la construction de 55 ponts métalliques modulaires préfabriqués, dans le but de désenclaver les bassins de production agricole du pays. Les fonds auraient été détournés en collaboration avec d’autres complices.
En décembre 2014, l’Assurance d’Import-Export des États-Unis (Exim Bank) avait accordé un prêt de 40 millions de dollars pour financer l’importation de 55 ensembles de ponts métalliques préfabriqués en provenance des États-Unis. Ce prêt avait pour objectif de soutenir les exportations vers l’Afrique subsaharienne et de créer des emplois aux États-Unis grâce à la fabrication de ces ponts par la société Acrow Corporation of America, basée dans le New Jersey.
Les ponts métalliques modulaires préfabriqués étaient censés contribuer au développement du commerce régional en réparant et modernisant les réseaux d’infrastructures de transport, afin de désenclaver les bassins de production agricole du Cameroun. Cependant, malgré les fonds alloués et les promesses faites, aucun des 55 ponts n’a été construit, laissant les régions agricoles toujours enclavées et privées d’un accès adéquat aux services essentiels tels que les écoles et les cliniques médicales.
Il est également révélé que la société Acrow Corporation of America n’a jamais été en concurrence avec une entreprise canadienne, pourtant proposée par l’auteur de l’article, et soutenue par l’agence locale canadienne d’assurance de crédit d’exportation. Cela soulève des questions sur les processus de passation de marchés et suggère une possible collusion entre les responsables gouvernementaux et les entreprises impliquées.
Exim Bank, l’agence fédérale américaine indépendante chargée de soutenir les exportations, notamment à travers des garanties de fonds de roulement et une assurance crédit à l’exportation, est l’équivalent des agences similaires présentes dans d’autres pays, comme l’EDC au Canada, la COFACE en France, l’UKEF au Royaume-Uni et la SACE en Italie.
Ce scandale de détournement de fonds publics au Cameroun, impliquant les ministres des Travaux Publics et des Finances, soulève de graves préoccupations quant à la gestion des ressources financières du pays. Les 45 milliards de francs CFA destinés à la construction de 55 ponts métalliques modulaires préfabriqués n’ont pas été utilisés conformément à leur objectif initial, laissant les régions agricoles toujours enclavées et les populations privées des services essentiels.
Une enquête approfondie devrait être menée pour déterminer les responsabilités et punir les personnes impliquées dans ce détournement de fonds. Il est essentiel de garantir la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources publiques afin de prévenir de tels scandales à l’avenir et de promouvoir le développement économique et social du pays.
Emmanuel Ekouli
