Comme si l’on voulait revenir à la pensée unique, certains se battent sur la scène politique camerounaise pour promouvoir la candidature unique de l’opposition. C’est un mirage c’est-à-dire une idée séduisante et trompeuse en apparence mais, non pertinente et insuffisante pour battre le RDPC. Le mirage d’une victoire assurée par le simple fait de la coalition. Regardons ensemble !

Halte à la distraction !

C’est le RDPC qui a intérêt à diffuser largement l’information selon laquelle l’opposition ne peut pas gagner sans coalition. Or, si toute l’opposition se met ensemble et ne fait pas son devoir civique, alors la défaite sera toujours assurée. Il s’agit de quoi?

• Sécurisation du vote/Représentants dans les bureaux de vote: l’on aura besoin d’environ 30000 représentants dans les bureaux de vote et d’environ 60000 scrutateurs. Une coalition qui ne permet pas d’atteindre cet objectif n’a pas de plus-value. Par le passé, le RDPC gagnait parce que l’opposition n’était même pas représentée dans 3% des bureaux de vote. C’était la défaite assurée. Dévier le débat vers la coalition est une pure distraction.
• Le taux d’abstention. Le RDPC gagnait parce que les camerounais n’allait pas voter. Malgré la fraude, le taux d’abstention a toujours dépassé les 50%. Même ceux qui sont inscrits ne vont pas voter. Pourquoi ? Parce que certains font croire que les cartes sont jouées d’avance et qu’il ne sert à rien d’aller voter. A qui profite le crime si ce n’est au RDPC? Donc, à chaque fois que le débat politique vise à s’attaquer au code électoral et à Elecam en année électorale, le message que l’on renvoie aux électeurs est de ne pas se rendre dans les bureaux de vote. C’est une erreur à ne plus commettre. Le SDF avait gagné les élections en 1992 avec un code électoral pire que celui que nous avons aujourd’hui. Alors, au lieu de parler de coalition tous les jours, concentrons-nous sur l’essentiel. Si, le taux de participation est élevé, alors le RDPC perdra les élections. Dans une partie du pays comme les trois régions septentrionales, le taux de participation réel n’a jamais excédé les 10%. C’est faux de dire que les nordistes votent massivement pour Paul Biya. Il se passe plutôt que sur les 89 communes, l’opposition politique est absente et le RDPC et ses partis alliés manipulent les PVs à leur guise. Restons concentrés!
• La représentation dans les commissions mixtes Elecam. C’est faux de croire que c’est Elecam qui s’occupe de l’inscription sur les listes électorales. La loi prévoit que c’est une commission mixte qui le fait. Le problème est que les partis de l’opposition n’y envoyaient pas leurs représentants conformément à la loi. Et par conséquent, Elecam se retrouvait seul à travailler. En tant que membre de la commission mixte, les partis politiques n’auraient même plus à demander la fameuse LISTE NATIONALE. Pourquoi ? Parce que leurs représentants ont accès au fichier électoral de droit. C’est parce que l’opposition politique mène de faux débats que certaines revendications font la une de l’actualité. Pire, la loi prévoit que la commission mixte se mue en commission de recensement du vote après les élections. C’est dans cette dernière commission que l’on valide les PVs issus des bureaux de vote au niveau communal. Cela veut dire quoi? Que si vous n’y êtes pas représenté, alors les mauvais PVs seront validés en votre défaveur. En gros, c’est là où l’on perd définitivement les élections.

Au final, vous voyez que l’on mène souvent de faux débats au Cameroun. L’on parle de coalition avec des gens qui n’ont rien à mettre dans la balance. C’est inutile. Comme en arithmétique, 1+0 +0+0+0+0 =1. Si vous alignez 20 partis qui n’ont aucun représentant dans les bureaux de vote ou qui ne sont pas représentés dans des parties du territoire comme le septentrion où le RDPC fait son nid des fraudes, alors ça ne sert à rien.

Je veux dire que la coalition des zéros ne nous apporte rien. La coalition des partis situés tous à Douala et Yaoundé ne nous avance en rien.

Le SDF est mature. Le SDF a acquis l’expérience. Le parti a fait 30 ans de boucans et n’est pas arrivé au pouvoir parce que l’essentiel, c’est l’implantation territoriale. C’est ce qui occupe l’essentiel de notre temps actuellement. Si la nécessité s’impose, nous nous plions. Mais, on fait d’abord notre devoir. On comble nos faiblesses. Les faiblesses de l’opposition.

Louis Marie Kakdeu , MPA, PhD & HDR
Deuxième Vice Président national du SDF