
Une petite révolution administrative est en marche dans la capitale camerounaise. Depuis ce matin, les habitants de Yaoundé ont commencé à recevoir leurs nouvelles cartes d’identité biométriques, produites en un temps record : 48 heures seulement après le dépôt de la demande. Une avancée majeure pour un pays où les délais administratifs ont longtemps été synonymes de patience et de frustration.
Une attente de plusieurs décennies
Pendant des années, l’obtention d’une carte nationale d’identité (CNI) au Cameroun relevait du parcours du combattant. Les délais pouvaient s’étendre sur des mois, voire des années, obligeant les citoyens à multiplier les déplacements, les frais et les démarches. Pour beaucoup, cette situation était le symbole d’une administration à bout de souffle, minée par la bureaucratie et le manque de moyens.
Aujourd’hui, le commissariat de police de Bastos, dans le quartier huppé de Yaoundé, est devenu le théâtre d’un changement radical. Les premiers bénéficiaires de cette nouvelle procédure ont reçu leurs cartes biométriques, marquant un tournant dans la gestion des documents d’identité au Cameroun.

Une technologie au service des citoyens
La nouvelle carte d’identité biométrique, sécurisée et dotée de puces électroniques, répond aux standards internationaux en matière de sécurité et de fiabilité. Elle contient des données biométriques telles que les empreintes digitales et une photo numérisée, ce qui réduit considérablement les risques de fraude et d’usurpation d’identité.
Selon les autorités, cette rapidité de traitement est rendue possible grâce à l’installation récente de machines de production hautement technologiques et à la numérisation des procédures. « Nous avons enfin les outils pour répondre aux attentes des citoyens », a déclaré un responsable du commissariat de Bastos, sous couvert d’anonymat.
Un problème qui aurait pu être résolu plus tôt
Si cette initiative est saluée par les premiers bénéficiaires, elle soulève également des questions. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour moderniser un système qui pénalisait des millions de Camerounais ? « On voit bien que le problème aurait pu être résolu depuis si ç’avait été une priorité du gouvernement », déplore Jean-Paul N., un habitant de Yaoundé qui a récupéré sa nouvelle carte ce matin.
En effet, la lenteur administrative et le manque de volonté politique ont longtemps été pointés du doigt par les observateurs. Les retards dans la délivrance des cartes d’identité ont eu des conséquences concrètes sur la vie des citoyens, notamment pour l’accès aux services publics, aux élections, ou encore pour les démarches bancaires et professionnelles.
Un espoir pour l’ensemble du pays
Pour l’instant, la nouvelle procédure n’est disponible qu’à Yaoundé, mais les autorités promettent une extension progressive à l’ensemble du territoire national. Si cette promesse est tenue, elle pourrait marquer un véritable tournant dans la relation entre l’État et les citoyens.
Cependant, des défis subsistent. La sensibilisation des populations, la formation des agents administratifs et la maintenance des équipements technologiques seront autant d’étapes cruciales pour garantir la pérennité de cette réforme.
Une avancée à saluer, mais encore beaucoup à faire
La délivrance des nouvelles cartes d’identité biométriques en 48 heures est indéniablement une bonne nouvelle pour les Camerounais. Elle démontre que des solutions existent pour moderniser l’administration et améliorer le quotidien des citoyens.
Cependant, cette initiative ne doit pas faire oublier les décennies de retard accumulées ni les défis qui restent à relever. Pour que cette réforme soit pleinement réussie, elle devra s’accompagner d’une volonté politique forte et d’un engagement durable en faveur de la modernisation de l’État.
En attendant, les habitants de Yaoundé peuvent savourer cette petite victoire, symbole d’un espoir longtemps différé, mais enfin à portée de main.
Emmanuel Ekouli