Dans un coin reculé de la région de Soulédé-Roua, une fosse commune a récemment été découverte, révélant une histoire macabre qui soulève des questions profondes sur la justice, la dignité humaine et le respect des traditions. Cette fosse abrite les restes du Dr Bello Bienvenue, de Frédéric Mounsi et de leur guide local, trois chercheurs enlevés, torturés et brûlés vifs simplement parce qu’ils faisaient leur travail. Le plus troublant dans cette affaire est que le Maire de Soulédé-Roua et ses collaborateurs ont procédé à l’ensevelissement nocturne des corps avant même que les enquêtes ne soient engagées, violant ainsi les us et coutumes des défunts et ajoutant une couche d’indignité à une tragédie déjà insoutenable.

Une précipitation suspecte

La question qui se pose immédiatement est : pourquoi une telle précipitation ? Pourquoi avoir enterré les corps dans le plus grand secret, sans attendre les résultats des enquêtes ni respecter les rites funéraires traditionnels ? Cette hâte soulève des soupçons quant à la volonté des autorités locales de dissimuler des preuves ou d’étouffer l’affaire. En agissant de la sorte, le Maire de Soulédé-Roua et ses éléments ont non seulement bafoué les droits des familles à connaître la vérité, mais ils ont également montré un mépris flagrant pour les coutumes locales, qui accordent une importance primordiale aux rites funéraires pour honorer les défunts et permettre à leurs âmes de reposer en paix.

Le mépris des victimes et de leurs familles

Le Dr Bello Bienvenue, Frédéric Mounsi et leur guide local étaient des chercheurs dévoués, dont le seul crime était de chercher à comprendre et à documenter des réalités locales. Leur enlèvement, leur torture et leur mort atroce sont des actes barbares qui ne peuvent être justifiés. Pourtant, même après leur mort, ils ont été traités avec un mépris inqualifiable. Les familles de ces jeunes chercheurs, déjà traumatisées par leur disparition brutale, ont dû faire face à une nouvelle épreuve : celle de savoir que leurs proches ont été enterrés comme des criminels, sans respect ni dignité.

Les supplices endurés par ces familles sont inimaginables. Non seulement elles ont perdu des êtres chers dans des conditions horribles, mais elles ont également été privées de la possibilité de leur offrir des funérailles dignes, un droit pourtant fondamental dans toutes les cultures. Cette double peine est une injustice qui laisse des cicatrices profondes et qui exige des réponses claires et des actions concrètes de la part des autorités.

Un appel à la justice et au respect des traditions

Cette tragédie met en lumière un problème plus large : celui du respect des droits humains et des traditions locales dans des contextes de violence et d’impunité. Les chercheurs, souvent en première ligne pour documenter des réalités complexes et sensibles, méritent d’être protégés et respectés, tant dans leur vie que dans leur mort. Les familles des victimes, quant à elles, méritent justice, transparence et compassion.

Il est impératif que des enquêtes approfondies soient menées pour identifier les responsables de ces crimes et les traduire en justice. Par ailleurs, les autorités locales doivent rendre des comptes sur leur décision d’enterrer les corps de manière précipitée et sans respect pour les coutumes locales. Une telle attitude ne fait qu’alimenter la méfiance et la colère des populations, déjà éprouvées par cette tragédie.

Enfin, il est crucial que les traditions et les rites funéraires des communautés locales soient respectés. Ces pratiques ne sont pas seulement des coutumes ; elles sont un moyen d’honorer les défunts, de soutenir les familles endeuillées et de préserver la dignité humaine, même dans la mort.

La fosse commune de Soulédé-Roua est un symbole poignant de l’injustice et du mépris qui peuvent frapper les plus vulnérables, même après leur mort. Le Dr Bello Bienvenue, Frédéric Mounsi et leur guide local méritent bien plus que cette fin ignominieuse. Leurs familles méritent des réponses, des excuses et des réparations. Et surtout, cette tragédie doit servir de rappel : la dignité humaine et le respect des traditions ne doivent jamais être sacrifiés sur l’autel de la précipitation ou de l’indifférence.

Adèle Amaléga

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